#Chômage : Les métiers de la communication ont été fortement impactés par la pandémie
Les chiffres issus des offices régionaux de placement compilés* indiquent l’impact des périodes de semi-confinement sur l’emploi en Suisse romande. Selon le classement disponible, la courbe correspondant aux métiers de la communication et de la publicité donne la situation suivante (voir graphique ci-dessous).
Un chômage à plus de 20%
Tout d’abord, force est de constater qu’en janvier 2020, notre branche connaissant un taux de chômage de l’ordre de 4-5%, déjà au-dessus de la moyenne nationale de 2,3% en Suisse.
Le premier confinement a fait immédiatement explosé le nombre de chômeurs par rapport à la situation de l’année précédente. En à peine deux semaines, la branche comptait déjà 20 % de personnes sans-emploi, puis ce taux a grimpé à 33% en juillet pour atteindre un sommet en septembre à 45% ! En décembre, le nombre de chômeurs dans la communication a commencé à descendre (42%) pour rejoindre, en janvier 2021, le niveau de 22%.
Comment expliquer de tels chiffres ?
Pour Michael Kamm, CEO de l’agence Trio et représentant romand pour l’association faîtière KS-CS Communication Suisse, ces données s’expliquent certainement par l’intégration des métiers de l’événementiel dans la catégorie communication. « C’est la seule explication possible car ce dernier secteur a été très fortement impacté et vu le contexte lié à l’interdiction de réunion, les RHT n’auraient pu suffire. Sans activité, bon nombre de ces prestataires ont dû réduire au plus vite leurs coûts (stockage, matériel) et licencier. »
Hors événementiel, la situation des agences de communication n’a pas été si dramatique. Les RHT ont permis de garder les forces vives et de continuer à travailler sur les mandats. « Tout ne s’est pas arrêté. Les campagnes ont été menées à bien, le principal problème concernait le moment de leur diffusion. » Cela dit, le chômage a également été une réalité dans ce secteur. Certains patrons d’agences n’ont eu d’autre solution que de garder les compétences les plus essentielles.
Vers un retour à la normale ?
A en déduire par ce graphique, une désescalade commence à s’opérer depuis janvier 2021. Toutefois, personne ne sait lorsque l’on reviendra à une situation pré-Covid. Ne pas avoir un agenda de sortie de crise rend difficile toute prévision. « Certaines opérations de communication, surtout lorsqu’il s’agit de lancement de nouveaux produits ou services étaient liées, par exemple, à l’ouverture des magasins. »
Agences de publicité vs agences digitales
Qui a le plus souffert ? Ces données ne nous permettent pas de le décréter avec précision. Intuitivement, on pourrait penser que les agences digitales ont été favorisées par le boom de la vente en ligne. Au cours de ces derniers mois, les Cominmag Live ont été un parfait observatoire pour suivre jour après jour la situation des agences. Certes, tout le monde s’est rué sur le digital mais se mettre sur Zoom ou Teams n’impliquait pas l’intervention d’une agence. Les marques ont surtout profité de cette période pour revoir leur positionnement, définir de nouvelles gammes de produits, refaire leurs site et leur communication. Bref, il y a eu beaucoup de réflexions stratégiques qui ont été menées au sein des entreprises avec l’aide de consultants. Les agences de communication spécialisées dans le branding ont notamment été fortement sollicitées. L’engouement pour le média télévision a également un élément favorable pour les agences de publicité. Au final, la situation semble être relativement équilibrée entre ces deux secteurs qui sont de moins en moins éloignés puisque les agences de communication intègrent de plus en plus le média avec les solutions programmatiques et les agences digitales qui proposent de la création.
Seule certitude, tout le monde attend avec impatience que le deuxième semestre permette enfin de lancer tout ce qui a été préparé durant le premier. « On ne va pas pouvoir faire la banque éternellement », résumait le responsable d’une agence 360°.
- Données publiées sur le site RTS
